jeudi 26 mars 2009

Analyse: Diversité, égalité des chances, lutte contre les discriminations... une analyse par Elie-Philippe l'Antoine


La position de la femme dans les différentes cultures est à l’origine de la diversité dans l’intégration sociale. Par exemple, un homme qui consent à une sexualité exotique n’assume pas toujours l’enfant qui peut naître de cette relation. La femme maintiendra son engagement à porter la vie, au-delà des concepts d’idée ou de race. Considérant l’entreprise comme lieu de réussite, pourquoi ne pas considérer l’entreprise de la femme pour favoriser l’intégration ethno raciale dans les différents pays ? En effet, cette problématique de l’intégration raciale oppose le pouvoir de la vie à la nécessité de son sens et de son utilité.
Le pouvoir de la vie est la force vitale, dont nous dote le lignage ancestral et les conditions dans lesquelles se déroulent les différentes étapes de la grossesse.
La nécessité de son sens et de son utilité est représentée par l’aspect ancestral contenu dans la culture, dont le but premier est le maintien de l’accord entre l’être et ses origines, impliquant la terre d’origine de ses descendants.
L’intégration raciale suggère ou impose un abandon ou un aménagement des atavismes culturels que l’être porte en lui.
Si le voyage est une ouverture permettant d’accueillir les savoirs du monde, l’immigration est une contrainte extérieure porteuse de souffrance et de regrets.

La politique, l’entreprise, l’industrie et les grandes écoles sont-elles des institutions capables d’aborder le problème de la diversité et de l’intégration raciale à partir des thèmes évoqués : le pouvoir de la vie et la nécessité de lui donner un sens ?
L’intégration raciale suggère la prise en charge d’un abandon partiel de soi ainsi que la maîtrise des relations et modes de vie qui vont la remplacer.
La compatibilité est-elle possible et jusqu’où ?

Cette question peut s’élucider si l’on permet à la femme d’avoir recours à sa capacité d’adaptation culturelle, contenue dans le fond universel où prennent source les différentes cultures. Encore faut-il que l’homme travaille la phobie d’une perte d’identité religieuse et culturelle qui génère la xénophobie.

 D'après l'enquête d’opinions du CSA ,   concernant les discriminations, « les français sont catégoriques : c’est à l’école que tout se joue, pas dans les statistiques ».

La position féminine est fâcheusement mise en retrait dans nos sociétés. D’une part, les femmes qui travaillent devraient pouvoir passer plus de temps avec leurs enfants en bas âge afin de les préparer à une entrée à la maternelle qui s’inscrive dans le cadre d’une ouverture vers les autres plus que dans celui d’une séparation. Il est suggéré que le père prenne le relais au moment où l’enfant commence à diversifier son alimentation. Ces aspects devraient être considérés dans les obligations professionnelles de la mère et du père.

D’autre part, les aspects culturels qui servent volontiers les revendications extrémistes voient la femme soumise à des règles et des lois contraires à l’accueil de la diversité.
Il y a longtemps que l’idéologie sociale et la façon d’organiser la vie n’appartiennent plus aux femmes mais aux hommes qui les influencent et les dirigent. Le fait que les femmes soient exclues du premier plan de la scène sociale rejoint cette croyance, vieille de plus de 10 000 ans, que « l’homme a peur de la femme ». Lorsqu’elle se préoccupe de l’école, l’opinion publique occulte de façon systématique l’importance de l’intelligence et des savoirs faire féminins au sein des familles. Or, on serait surpris de constater que l’intelligence et la capacité d’adaptation d’un enfant ne débute pas à la maternelle mais bien dans le milieu où il évolue avant toute forme de scolarisation ou de prise en charge par une administration, telles les crèches.

La discrimination débute dans chaque famille, au-delà des réalités raciales. Elle est d’abord fonction du milieu relationnel discriminant ou pas que génèrent les parents.
Dans les sociétés où les hommes sont occupés par leur vie sociale, la diversité des savoirs est transmise aux enfants par les mères, les grands-mères, les tantes, les grandes et petites sœurs.
Qu’elle soit chinoise, arabe, inuit, harki ou manouche, une mère ignore tout sentiment de discrimination pour l’enfant qu’elle met au monde. Lorsque le travail d’une mère sera reconnu, donnant la capacité d’ouverture à la structure familiale comme étant porteuse des valeurs humaines respectueuses de la vie, l’école sera à même d’enseigner l’équité et le respect.
Ceci nous place au-delà des considérations raciales et de la discrimination qui en résulte. Ainsi, la réflexion se porte sur les conditions de transmission au sein de la famille dès le plus jeune âge de l’enfant. Ces conditions sont à même de transformer les souffrances de l’immigration en savoirs de l’intégration. L’intelligence se joue de l’intelligence.

« 85% des français considèrent l’ouverture des grandes écoles aux catégories des populations défavorisées comme le moyen le plus efficace de lutter contre les discriminations » :

A voir la façon dont le monde est mené, il est simple de constater à quel point les grandes écoles constituent avant tout un lieu de formatage où l’on convertit à l’intérêt plus qu’aux sens et responsabilités du pouvoir. Peut-on parler d’égalité des chances en espérant voir un jour le travail d’un ouvrier ou d’un maître artisan autant considéré et reconnu que le parcours d’un brillant élève des hautes écoles ?
Evoquant la discrimination, si l’on parle de hauts fonctionnaires, comment créer une qualité de relation non discriminante entre ceux qui exécutent le travail et ceux qui le dirigent ?
Comment peut-on dire que l’intelligence de l’exécutant est inférieure à l’intelligence du dirigeant, à moins que l’on ait placé l’exécutant dans le cadre d’une irrémédiable sous-classe ?
Comment peut-on espérer voir la discrimination régresser alors que le système même de l’école dite « grande » s’oppose et parfois méprise l’école considérée comme 
«petite » ?
Une fois de plus, nous pouvons constater que la discrimination n’implique pas une catégorie de population, mais l’ensemble d’un système qui, par certains côtés, s’emploie à discriminer l’intellectuel et le manuel, qui recoupe souvent une discrimination ethnique. Qui, de l’un ou de l’autre, est le plus intelligent ? Parlons-nous du dogmatisme scolastique ou bien de l’école de la vie ? C’est dans ces deux domaines, le système scolaire institutionnel et l’école de la vie, que doit s’exprimer la diversité, dans sa capacité à les rendre complémentaires, au-delà des jeux de pouvoirs et d’intérêts.

La discrimination et l’inégalité des chances reposent sur la manière dont, depuis des millénaires, l’homme conquiert l’homme, sous prétexte d’éducation et de civilisation. Par leur administration, les conquérants imposent comme une purge aux vaincus ou aux inférieurs de se défaire de leurs valeurs. Dans de nombreux pays, la guerre économique ayant remplacé la guerre physique, les immigrants sont les vaincus d’aujourd’hui. 
Rappelons que l’ensemble des femmes s’est toujours opposé à une quelconque attitude de conflit – à l’exception de certaines, finalement converties au goût de soumettre et de transmettre les lois du vainqueur au vaincu –, mais il est vrai que les grandes écoles produisent davantage de grands hommes que de grandes femmes. Dans ce contexte de guerre économique, la défaite brise les uns et la victoire donne l’ambition de la démesure aux autres. La dureté des rapports qui découlent de ces conflits favorise l’émergence de la discrimination.
L’école et particulièrement les grandes écoles, ont une implication directe sur la façon d’administrer et de gérer l’économie. Les grandes écoles sont donc l’outil de guerre économique d’aujourd’hui, qui va favoriser ou non l’immigration de demain, avec la discrimination qui peut en résulter. Ainsi, la création de quotas ménageant l’entrée des minorités dans les grandes écoles n’est pas garante d’une lutte efficace contre les discriminations. Il serait souhaitable de s’interroger avant tout sur la formation et la fonction des personnes sortant de ces grandes écoles.

« Y aura-t-il des statistiques ethniques en France ? »: Cet exemple montre la difficulté de traiter de l’intégration d’un point de vue politique ou statistique. En effet, la notion même d’intégration est remise en cause dès lors que les statistiques incluent des catégories ethniques aussi anciennes par leur présence en Europe que les juifs ou les maures (les arabes). Rappelons que les juifs sont en Europe et en France depuis le Moyen-Âge et que l’on tarde encore, dans les livres d’histoire, à situer leurs fonctions et leurs situations sociales. Par ailleurs, à l’avènement de la chrétienté, les prélats, tout en considérant l’argent comme impur, traitaient leurs affaires en association avec des banquiers juifs. Si le banquier aujourd’hui n’est pas intégré, qui d’autre le sera ? D’autre part, faut-il envisager, selon les concepts des grandes écoles, des entreprises, de l’administration ou de la télé, d’attendre 1000 ans pour voir les noirs et les beurs intégrer notre labeur ? C’est par le travail et la fonction que les êtres sont en relation, au-delà de leurs origines.

En conclusion, la lutte contre la discrimination et l’égalité des chances passe d’abord par le soutien aux familles et le travail associatif. La discrimination est une épreuve de notre société et surtout du monde moderne. Elle est menée par l’intérêt économique qui prime sur les valeurs de l’être. Les associations qui accomplissent un travail de terrain, appuyé sur la culture et l’adaptation aux conditions de vie, sont, à mon sens, les viviers du savoir hérité des épreuves. Renforcer le tissu associatif en favorisant la diversité des entreprises associatives me semble plus objectif que, la constitution d’un fichier, même anonyme. En ces époques où les pouvoirs d’état supplantent les pouvoirs citoyens liés à leurs positions sociales et à leurs activités professionnelles, il me paraît opportun de soutenir les femmes et les hommes engagés dans un idéal associatif devant être considéré, et écouté par les pouvoirs politiques. Ainsi, le terme sera peut-être mis à la discrimination qui existe entre les valeurs, le travail, l’entreprise, les pouvoirs publics et la politique.

Dans la différence, chaque être porte en lui-même le merveilleux. Il est du devoir de tous de permettre à chacun sa réalisation.

Elie Philippe L’Antoine